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C'était le soir, le foehn soufflait encore dans ma vallée - vous savez : ce vent chaud qui exacerbe les passions, qui énerve les sensibilités, ce vent qui souffle sur les frontières suisse et italienne Le ciel était bien couvert, la pluie allait tomber, il faisait déjà un peu sombre. Quand le foehn souffle, dans ma vallée, l'air est pur, les couleurs sont éclatantes, les montagnes découpées au cutter sur le ciel : c'est magique... Il m'a dit : on va se promener au Glandon ? Nous y sommes arrivés, vers 18h30, il pleuvait, les nuages étaient accrochés aux montagnes et la nuit tombait. Nous sommes partis à pied, sur la route, emmitoufflés dans nos anoraks, main dans la main. La nuit tombait doucement et nous marchions, sur la route, au col du Glandon ! Promenade incongrue à cette heure, dans ce lieu, par ce temps !!! Nous étions seuls, bien évidemment - si ce n'est l'amour revenu qui nous enveloppait de nouveau, après les grands tourments. Promenade incongrue, moments étranges... On voudrait arrêter le temps, oublier les tourments, garder le bonheur - Nous sommes rentrés à la nuit noire, mouillés mais heureux. Moments étranges, amour tempête Ce soir je ne garderai que la tendresse....
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Roche Jaille Récit de D 10h : coup d'oeil sur la carte, au chaud à l'intérieur de la voiture, pour voir le cheminement de notre randonnée d'aujourd'hui : Roche Jaille. Des militaires arrivés avant nous commencent à chausser - un randonneur solitaire revient déjà : - "c'est comment ?" - "Crouté !" Ces propos ne sont pas enthousiasmants, pas du tout ! Ca inspire plutôt la galère pour la descente ! Tant pis, j'ai bon espoir de trouver encore de la poudre, vu l'orientation de la ballade et le froid qu'il fait. Nous attaquons par un petit chemin, dans les bois, parfois un peu raide. Vu que nous avons le rhume tous les 2, nos quintes de toux doivent réveiller les oiseaux encore endormis ! J’espère que le bon air pur de la montagne coupera court au nez qui coule et à la gorge qui racle... Ah ! Une intersection : quel est le bon chemin ? Une pancarte vieillotte en bois indique : "Chalets de la Buffaz" - "On y passe " clame Lanserlia. J'aimerais bien ressortir la carte pour le confirmer mais mon esprit me dit de lui faire confiance. Ah, c'est dur de se séparer d'une éducation machiste ! Que voulez-vous, c'est dans les gènes... Alors, allons-y ! 30 minutes plus tard, nous sortons de la forêt et, sur un plateau à découvert, nous arrivons comme prévu aux chalets. La femme a toujours raison ! Une fois de plus, dirait-elle !! En tout cas, nous sommes sur le bon chemin, les militaires sont un peu plus haut, en train de nous faire une belle trace. Le panorama est assez beau et, comme tout alpiniste regardant l’horizon, nous essayons de mettre un nom aux montagnes qui nous entourent. Ce sont des sommets que l’on a fait, ou que l’on rêve de faire, que l’on fera peut-être un jour ou que l’on ne fera jamais… Certains réveillent des souvenirs. Il n’y a pas de bruit, le ciel est d’un bleu éclatant, aucun nuage à l’horizon. Là-bas, vers un col, des randonneurs montent… Après un peu de thé chaud et quelques raisins secs, nous repartons. Nous reprenons le pas lent, régulier, répétitif, machinal, du randonneur en peaux de phoque, l’alternance des jambes et des bras. Parfois une conversion vient couper le geste, pour repartir dans l’autre sens. Plus on s’élève, plus le panorama s’agrandit. Sur la droite, une énorme avalanche… Récit de D et Lanserlia Sa présence nous surprend. Aucun signe ne laissait présager un danger en ce lieu et nous rappelle qu’il n’y a pas de certitude en montagne. N’oublions pas de rester humbles devant la Nature… Nous montons, nous montons, dans les pas des militaires, serpentant entre les croupes de la montagne. Après 3 heures d’efforts, nous débouchons sur un large replat. Ici, surprise ! la neige, poudreuse jusqu’ici, devient croûtée, sculptée en vaguelettes par le vent des cimes. La fatigue de nos rhumes respectifs nous rattrape : le sommet n’est pas encore visible, d’ici, et une belle pente se dresse devant nous… Nous n’aurons pas le courage de continuer. Nous posons les sacs et « attaquons » le saucisson au soleil, assis sur une pierre plate, face au Grand Perron des Encombres et à la Pointe de la Masse. Il est bon, le saucisson, ici !!! Vient l’heure de la descente. Après avoir enlevé les peaux et serrer les chaussures, à nous la pof et la godille… et les cailloux qui affleurent parfois ou sont cachés sous la neige ! La consistance de la neige n’est pas uniforme. Un des plaisirs du ski de randonnée consiste à rechercher, selon les aspects de la couche de neige, les endroits les plus agréables pour descendre. Ici, pas de dameuse pour lisser et rend |
| Impression : Extraordinaire
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Soudain, derrière nous : la lune ! mon amie la lune, ronde, grosse, pleine, en cette période. L’apothéose de la journée : la pleine lune ! Elle s’est levée derrière nous, sans crier gare, pour nous faire une surprise… Nous nous arrêtons pour la saluer. De toute façon, nous n’échapperons pas à la nuit ! Elle est ronde, la lune, toute belle et lumineuse. Nous éteignons les lampes, pour ne pas la vexer : sa clarté guide nos pas, nos ombres se détachent sur la neige, les montagnes se découpent sur le ciel, les étoiles s’allument. Après la magie du soleil couchant, voilà la grande émotion de la pleine lune, ce mystère qui fascinait et inquiétait tant nos lointains ancêtres ! Encore une fois, comment vous décrire l’indescriptible ? Une immensité blanche, entourée de montagnes noires, 2 ombres qui marchent dans la neige, le ciel éclairé par une grosse boule blafarde qui veille sur eux, le vent froid de cette nuit de cristal qui leur pique les joues… La piste remonte, remonte… sans fin… la marche devient de plus en plus pénible… Revoilà le refuge du Plan du Lac. Encore un effort et la montée s’arrêtera, là-bas, bientôt, très bientôt…. Nous voilà enfin au point haut de la route. La voiture nous attend sur le parking : point gris tout petit, tout seul sur ce grand espace gelé. Un dernier effort, un dernier clin d’œil à la lune et c’est le retour dans la vallée, vers la civilisation.
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Ce jeudi, nous avons eu le soleil, le bleu des vitraux sur nos têtes, les murailles de pierre autour de nous, la féerie du soir pour nos yeux, la magie de la pleine lune pour nos âmes, le bol de thé chaud pour nos mains et notre soif. Nous avons eu tout le bonheur du monde ce jour-là. Nous nous sommes endormis heureux : la lune et les Dieux nous avaient souri. Epilogue : Quelques jours plus tard, j’ai fait le compte rendu à mon docteur : 20 kms de marche dans la neige, dont « quelques uns » dans le froid de la nuit. Pour une reprise « tranquille » de la marche, c’était raté ! mais Achille le tendon a tenu le coup… Et qu’a dit le docteur de ces excès ? Rien ! et il a même souri. Il avait compris : il aime la montagne, lui aussi !
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Au bout d’une bonne demi-heure, nous passons devant le refuge du Plan du Lac, à 2364 m d’altitude, très animé l’été mais fermé et plongé dans son sommeil hivernal maintenant, comme les marmottes ! La route continue en piste, descend. Voilà la chapelle Saint Barthélémy (2284 m) ; carrefour de grandes randonnées : en face, le GR5 qui s’en va vers le refuge d’Entre-Deux-Eaux et Tignes, ou le refuge Félix-Faure et Pralognan, entre 2 massifs de « caillasse » avec, au fond, la Grande Casse. Nous, nous irons à droite, dans le vallon de la Rocheure. Une pancarte indique : « refuge de la Femma : 2 heures ». Cela fait 1 h ½ qu’on marche, nous ne sommes pas encore arrivés…. Le spectacle est grandiose. Les montagnes nous entourent et nous dominent de toute leur majesté, de tout leur orgueil, de toute leur énorme splendeur. Le silence nous enveloppe. Nul besoin de parler, juste écouter le silence, s’en imprégner, alléger nos esprits fatigués par le bruit « d’en bas ». Ici, on respire le silence, on s’approche des Dieux. L’immensité du paysage, le bleu du ciel, le souffle libre du vent rappellent l’humilité et la modestie à l’être humain. Il doit être plus facile de prier ici, dans ces chapelles isolées au détour d’un chemin, refuge du voyageur , du berger… chapelles aujourd’hui fermées ou en ruine, repères ô combien précieux à nos âmes tourmentées ! Nous voilà repartis, à l’ombre, sur la piste encombrée de neige et de congères, marche pas toujours facile mais ça descend ! Nous cheminons ainsi longtemps, jusqu’aux chalets de la Rocheure où la piste s’arrête et se transforme en chemin, après avoir traversé le ruisseau. Des groupes de chamois dévalent les pentes, s’arrêtant pour brouter et regarder ces 2 humains maladroits sur leurs 2 sabots. Ils doivent bien rire de nous voir progresser l’échine courbée et les mains agrippées aux bâtons de ski, en équilibre sur les cailloux du chemin ! « sont-ils donc empotés, ces humains ! » me semble-t-il lire dans leur regard moqueur… D’ailleurs, il ne se sauvent même pas à notre approche et nous toisent même d’un certain mépris goguenard ! Nous avons retrouvé le soleil en traversant le ruisseau. Il y a moins de neige mais par contre les ruisselets se sont transformés en de grandes coulées de glace vive qui nous obligent à quelques petits détours. Le chemin remonte à travers les maigres herbages d’altitude. Après 3 h ½ de cheminement, nous voilà au refuge : 2 chalets de bois, à 2323 m d’altitude, nichés contre la paroi, à l’abri du rocher de la Femma. Le refuge d’hiver est ouvert : nous nous installons sur la terrasse, devant un bol de thé bien chaud… Ah ! le thé bien chaud sur la terrasse du refuge de la Femma ! Est-il possible de vous décrire l’indescriptible ? Cette sensation de bonheur, de paix… le silence, troublé par le bruit assourdi du torrent en contrebas ! et le thé chaud qui chauffe les mains, qui réchauffe l’âme, le cœur et l’estomac… Pas de bruit, pas de mots, pas de gestes. Juste les mains serrées sur le bol de thé chaud et le regard posé sur les montagnes inondées de soleil. Et le casse-croûte ! Ah ! le casse-croûte, |
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Blog mis à jour le 22/09/2023 à 10:45:48
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