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Le petit groupe courrait à travers bois, comme si sa survie en dépendait. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Il fallait quitter ces fourrés et trouver un coin où s’abriter… Ces arbres et leurs branches trop hautes, restaient inaccessibles. "Impossible de trouver une auberge sur ces terres sauvages où la main de l’homme n’a jamais mis les pieds". Pourtant, ces heures passées à courir nécessitaient, en compensation, un repos bien mérité. Oui, mais où ? S’arrêter aux pieds de ces arbres serait trop risqué. Un groupe de poursuivants pouvait arriver. Il n’y avait pas de prix à recevoir à l’issue de cette course ! Pas de titre, pas de médaille, ni gloire, ni fierté ! Pourtant aucun de ces quatre hommes n’aurait pu accepter, même une seconde, d’être rattrapé ni dépassé. Leur course dans le couchant projetait une ombre sur les fourrés. A certains moments cela ressemblait à une course de lévriers… Mais là ! Aucun public, personne pour les encourager. Le choc de son pied sur une racine fit chuter Paul au dessus d’un buisson. Dans cette course effrénée, il ne put se rattraper. Pire encore, un devers de terre glaise, mouillée, se transforma en toboggan. En une fraction de seconde, Paul se demanda où il allait échouer ! ? Surpris de sa disparition, ses amis décidèrent de s’arrêter. Le groupe était parti à quatre, pas question de se séparer… Pendant que ses compagnons se séparaient pour le chercher, Paul repris conscience. Son pantalon était tout mouillé. Se rappelant immédiatement les raisons de cette course, Paul se redressa vivement. Se faisant, il fut surpris par la douceur de l’eau qui collait le vêtement à sa peau. Il répondit aux appels de ses compagnons par un : "Je suis là ! " qui les rassura tous. Regroupés au bord de ce petit cours d’eau chaude qui semblait sortir de nulle part et percer son chemin au milieu des branches et hautes herbes. La douceur évidente de l’eau et cette position privilégiée en contrebas du chemin, bien à l’abri des regards, grâce à cette végétation comme seule la nature sait s’en occuper, donnèrent au groupe l’idée de chercher un refuge dans les environs. Jean, qui s’était momentanément éloigné du groupe interpella ses compagnons. "Par ici, venez voir ! " En effet, cachés par d’autres buissons et herbes folles, Jean apercevait un renfoncement dans la roche. Peut-être cela suffirait-il pour les abriter pour la nuit ? Le renfoncement s’averra être une petite grotte, creusée sans doute dans la roche, depuis la nuit des temps, par ce petit bout de ruisseau… Il faisait nuit noire, quand la troupe eu terminé d’obstruer l’entrée de la grotte comme elle l’était à leur arrivée et que chacun eu trouvé sa place pour dormir. Richard, que ses compagnons surnommaient Ricky, fût le premier à s’endormir, rapidement imité par les autres. Comme on peut l’imaginer, la nuit fut très longue et le soleil était déjà haut, quand ses rayons, à travers les arbres, vint éclairer l’entrée de la grotte. La lumière se faisait de plus en plus grande dans cet endroit humide dont les parois renvoyaient des couleurs ocre ou bleutées. L’éclairage du lieu sortait peu à peu les hommes de leur sommeil, qui se tournaient et se retournaient, dans l’unique espoir de trouver une position idéale pour se rendormir. Pourtant, nul n’y parvenait. Le premier à se lever avait hérité son prénom et peut-être son aut |
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De là où j’étais assis, je ne manquais rien. Du bruit des voitures à l’effervescence de ces gens qui courent après le temps, je ne pouvais rien manquer. Une place privilégiée sur cette vaste étendue où je ne pouvais rien manquer des allers et venues. Parfois un ou deux enfants s’approchaient de ma table. Si près souvent qu’ils pourraient me toucher. Quelques mots des parents, un avertissement, suffisaient pour les éloigner. De grands moments de solitude qui ne m’atteignaient pas. De là où j’étais, je ne manquais rien. Si mes puces, ma crasse ou mon aspect sauvage pouvaient effrayer les braves gens, je pouvais ma foi, en restant bien sage, tout découvrir d’eux assis calmement ! De ces jambes nues couvertes de jupes, au mains habilles des pickpockets en quête de touristes, je ne manque rien et pour être honnête, je passe des journées pas vraiment très tristes. Quelques vélos fendant les flaques en deux peuvent m’arroser, mais juste un petit peu. Mais de ma place étant ,où je ne manque rien, rien ne peut me toucher pas même ce chemin. La pluie peut tomber, il peut même neiger, de là où je suis sans jamais me toucher, le vent peut souffler, le froid ankyloser, mais d’ici je vois tout sans jamais être gêné. De là où je suis, sans quitter ma place, je bois quand je veux. Verre d’eau, bol de lait, je ne manque de rien, j’ai tout ce qu’il me faut. Des fois, il arrive que la Maréchaussée tout près d’ici doive intervenir, mais jamais a ce jour je n’ai été chassé, de mon coin de vigie ou de ses alentours. Il est quelques Mamies qui me connaissent bien, peut-être ont-elles connu mon père avant moi, certaines sont venues, il y a quelques mois, trouvant ma tenue inappropriée au froid. Une d’elle a tenu, allez savoir pourquoi, à me tricoter un joli pull de soie. C’est sur ce pull que je m’endors la nuit, loin de tous les effrois, loin de tous les cris. Le jour est de retour et je reprends ma place, en ce lieu où je ne rate rien. Les jours et les années, devant moi s’effacent, j’ai 40 ans, je sais et je le vis très bien. A ceux qui croient que je partirai bientôt vers d’autres paradis, sans laisser une trace, ne vous inquiétez pas, populace, j’ai depuis longtemps assuré la survie de ma race. J’ai dans les environs trente ou quarante enfants, de mères ouvrières ou bourgeoises, si je dois partir, peut-être à cet instant, je laisserai le souvenir de ce bon vieux Oscar. Par contre excusez-moi, si je dois vous quitter, car il se fait tard, mais je reviendrai, vous raconter mon histoire, comment je sais m’amuser de cette vie de chat, passée sur cette place. le 11 Octobre 2005. 1.
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La petite ville de Saint-Christophe était une bourgade tout ce qu’il y a de plus normal et habituel. Perchée sur une colline, l’Eglise semblait contempler les alentours, posant son regard bienveillant sur l’école, la mairie, le centre commercial, le Parc des Sports et loisirs et sur les habitations. Cette ville semblait épargnée par les violences urbaines qui font parfois le quotidien des grandes agglomérations. Paris, Lyon et Marseille semblent si proches, mes restent si loin à la fois ! ! ! Pourtant, Saint Christophe vient d’être le théâtre d’évènements sortant beaucoup de l’ordinaire. Sans vouloir faire le détective, fonction bien éloignée de mes attributions habituelles, je me permets tout de même de vous relater les évènements, tels qu’il m’ont été rapportés, au jour le jour, par un témoin direct dont l’honnêteté n’a aucune raison d’être mise en doute. Je commence. La commune possède une école, coincée entre la mairie et le Parc des Sports. Une petite école, fière de ses 217 élèves répartis dans 8 niveau de la maternelle jusqu’au Cours Moyen 2. Cette école aurait pu cent fois disparaître par le jeu subtil de la carte scolaire. Or, le Maire et son Conseil Municipal avaient toujours su rendre la commune attractive à de nouveaux foyers à de nouveaux parents. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette école, le Groupe Scolaire Jules Ferry, arrivait toujours à renouveler ses effectifs, de manière à ôter toute envie à l’Inspection Académique de supprimer des classes ou de procéder à un quelconque regroupement avec une école d’une ville voisine. Enfin, vous devez vous douter que ce qui motive ce récit n’est pas d’énoncer de quelque manière que ce soit le travail d’un Conseil Municipal qui, somme toute, ne fait rien de plus que ce pourquoi il a été élu ! Non, la raison de ce récit est toute autre ! Je reprends les faits au début. Donc Mademoiselle Jeanne, l’Institutrice des CM1 est tombée enceinte. A ce titre, pour sa propre santé comme pour celle du bébé, elle a été placée en congés parental et ce pour plusieurs mois. Afin de ne pas pénaliser ses élèves, l’année avant le CM2, le Directeur du Groupe Scolaire a obtenu un remplaçant. Celui-ci, Serge, 45 ans, divorcé, est ce qu’on appelle un titulaire remplaçant. S’il a déjà eu à plusieurs reprises à s’occuper de classes de CM1, c’était la première fois qu’il faisait un remplacement dans Saint-Christophe, dont il découvrait Jules Ferry. Son intégration dans l’établissement s’est très bien passée. Tant au niveau de la Direction, de l’équipe éducative qu’à celui des enfants, tout avait été fait pour qu’il se sente bien. Les élèves étaient heureux de découvrir une nouvelle tête. Ceci en attendant le retour de Mademoiselle Jeanne ! Tout se passait vraiment pour le mieux. On était bien loin de ces communes où les voitures sont incendiées ou de celles où la justice sociale perd pied devant l’insécurité. Pourtant, un fait vint troubler la quiétude de ce petit bout de Pays. En effet, un jour, au milieu du cours, un élève signala à Monsieur Serge qu’il s’était trompé Mademoiselle Jeanne avait pris l’habitude, quand elle lisait le cours inscrit au tableau, de se tromper à |
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Il me semble qu’il y a des années que j’attendais ça. Des années ? Peut-être une vie entière même ! Des années passées dans un univers exclusivement masculin. Pas de rendez-vous possibles, même avec la moindre nymphomane ! Dans mon environnement, seuls des hommes partageaient mon quotidien. Le travail, les repas, les sorties, le cinéma, tout et toujours avec des hommes. Pourtant, un message venait de m’être remis. Un message qui ouvrait pour moi de nouveaux horizons. En effet, il me donnait rendez-vous avec une femme. La première femme que je verrais depuis des mois, des années même ! A quoi pouvait-elle ressembler ? Brune ? Blonde ? rousse peut-être ? Il fallait que je sois à mon avantage ! Oui, mais comment me mettre à mon avantage ? Il y a si longtemps ? Est-ce que j’allais pouvoir rentrer dans mon costume ? Mes chemises ne sont-elles pas démodées ? Un survêtement suffirait-il pour un tel rendez-vous ? Certes, ce n’était pas un entretien d’embauche, ni une quelconque cérémonie religieuse ou civile, mais le maximum de sérieux était peut-être requis ? ! Fallait-il d’abord que je mette un costume ? Cette femme dont je ne connaissais rien, sinon la signature, serait-elle en tailleur ? Je n’allais certainement pas être son premier rendez-vous ! Son expérience devait nécessairement trancher avec le fait que je n’avais pas eu de rendez-vous, depuis, huit, peut-être neuf ou dix ans ! Mais, si ma tenue devait être décontractée, alors que, elle, aurait choisi un tailleur strict, sa première impression me serait sans doute préjudiciable. Mais, si, au contraire, je m’habillais en strict et qu’elle venait en tenue décontractée, là, elle aurait de moi et de l’importance que j’accordais à ce rendez-vous, une impression qui pourrait ne m’être que favorable ! J’avais le temps d’y penser. Le rendez-vous n’étais que demain, à 16 heures trente ! Mais valait-il mieux ne pas s’y préparer à l’avance ? ! Cela m’enlèverait du stress et beaucoup de pression, que de n’avoir demain, qu’à prendre une douche et à enfiler mes habits propres ! Oui, mais, savoir cela, n’ôtait en rien la difficulté quant au choix de la tenue la plus appropriée ! Pour éviter de douter plus longtemps et de manquer la seule récréation de la journée, suivant le travail, je décidais de faire mon possible. Je posais sur mon lit, le costume et la chemise les plus neufs dont je disposais. Puis, je rejoins au pied de la tour, le terrain de basket, sur lequel, depuis huit ans, les matchs sont dignes de finales de coupe du Monde ! Pourtant, ce soir là, mes passes n’étaient pas assurées, je n’arrivais à réceptionner ni intercepter le moindre ballon, j’ai manqué plus de tirs que depuis huit ans. Sans que je m’en rendre compte, mon esprit était ommnibulé par le chiffre 16,5. Je rentrais, une fois le match terminé. Une bonne douche avant d’aller dîner et j’aurais les idées plus claires ! Le dîner se passa de la meilleure manière possible. Comme toujours la nourriture était très bonne. Alors que je quittais la salle du restaurant, un de mes coéquipiers du basket m’interpella : "Comment se sent-on à moins d’un jour du rendez-vous ? ! " A ce moment là, je prie conscience que la partie de basket et le repas m’avait ôté tous mes doutes, toutes mes craintes en rapport avec le rendez-vous du lendemain. Comment pouvait-on stresser autant pour un rendez-vous ? A mon âge, d telles craintes ne paraissaient pas déplacées ? Il faut c |
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Un enseignement de mon Grand-Père : La discrétion Mon grand-Père, Paul, étaient un grand homme. Il a été celui qui a fait de ma vie ce qu’elle est aujourd’hui. Une vie heureuse et réussie. A chaque étape de ma vie, à chaque difficulté nouvelle, j’ai le souvenir de sa présence à mes cotés, pour me soutenir. Alors, à chaque occasion, il me racontait une histoire, qui, quelque soit mon âge, m’aidait à tirer les leçons nécessaires pour relativiser la difficulté et savoir me préparer pour ne pas qu’elle revienne et, si elle revenait, pour la transformer en chose positive. La plus grande leçon, le plus grand mode de vie que j’ai su tirer de cet enseignement est sans aucun doute la discrétion ! Paul, avait, par ses conseils, su me préparer à la vie d’adulte et à tous les tracas qui l’accompagnent. "Sois discret en toute occasion. Si tu as besoin de quelque chose, ne propose jamais un prix en premier. Laisses le vendeur avancer la première proposition. Tu ne pourras que faire des économies". Pour cette raison, depuis ma lus tendre enfance, je fais le maximum pour rester discret. Je réponds aux questions que l’on m pose, quand on me les posent. J’évite de me mettre en avant, j’évite de me porter volontaire pour accomplir des tâches supérieures à mes capacités. J’ai toujours su éviter de faire le premier pas vers les filles ou femmes qui me plaisaient. Pour ne pas risquer d’en faire des ennemies, ne jamais chercher trop vite à en faire des amies. Toujours rester discret. Cela n’empêche pas que j’ai épousé une femme formidable, mère de nos deux enfants. Mais, comme vous pouvez l’imaginer, je resterai discret sur ce sujet. Ce qui m’amène, peut-être, aujourd’hui à écrire ceci, c’est par nécessité de témoigner de certains comportements humains dont j’ai été le témoin. Bien sûr, cela va en contradiction avec cette volonté de discrétion, c’est pour cela que les lieux, les dates et les noms dans mon récit seront transformés. Les faits par contre, resteront fidèles à la réalité. Tout à commencé alors que j’avais treize et quatorze ans. Mon éternelle discrétion faisait de moi un bon élève, mais je n’appartenais à aucun groupe, à aucune catégorie d’élèves ou d’adolescents. Je n’étais pas des meneurs, ni des éternelles cours à leur suite, je n’étais pas des élèves qui passent plus d’heures le nez dans les livres qu’il y en a dans une journée. Je n’étais pas des élèves, champions sportifs toutes catégories qui s’attirent la sympathie du public et des médias par leurs performances. Certes, à bien y réfléchir on pourrait penser que je n’ai pas eu de vie sociale au cours de mon adolescence. Certes ! Mais ça serait se tromper. En effet, si comme Paul me l’avait conseillé, je restais discret, mes résultats parlaient pour moi. Chaque année, les plus jolies filles de la classe, savaient me trouver, quand elles avaient besoin de conseils, en français, histoire… Je n’appartenais à aucun clan, mais je n’étais pas seul ! Je n’ai jamais été seul. Entre treize et quatorze ans, je me suis mis à écrire. Au début, j’écrivais des poèmes. Je réalisais, sans savoir que ça pouvait être assimilé à cela, une sorte de journal par lequel je tirais les leçons de mes difficultés par l’écriture de poésies. Un journal< |
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Blog mis à jour le 09/12/2023 à 13:02:04
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