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Retournerai-je un jour sur cette colline, surplombant un village aux longs toits montagnards cerné de sentiers aux pentes assassines. Car au fond des artères, mon temps se fait tard Alors je marcherai vers cette chapelle, à l'ombre d'un arbre que nous avons blessé. Prenant à témoin de nos amours fidèles son écorce, à la pointe du couteau gravée. A présent loin du tronc et son écorçure, j'ignore s'il a effacé par sa guérison nos rires, nos baisers lancinantes blessures. Chêne, érable, j'ai même oublié son nom. Non, je n'irai point; depuis j'ai assez pleuré Je lui en veux encore de son bel ombrage qui n'a pas su longtemps notre amour protéger, malgré notre signature en son hommage. Sa propre fin,sera-t-elle d'être tronçonné? Le brutal arrachement de la tempête ? Ou la foudre des soirées chaudes de l'été ? La bûche de nos gravures sera prête. Je ne serai plus ici bas depuis longtemps, et réunis dans sa chaleur et sa fumée, nous tousserons enfin ensemble en souriant, au néant de nos traces humaines carbonisées
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je m'essouffle depuis tant de mois... j'ai donc consulté mon médeçin, qui a douté de ma bonne foi, l'auscultation ne révélant rien… a quand remontent ces symptômes ? ah docteur c'est tout un poeme. je pense à un vieux syndrome, un mal très ancien qu'on referme en soi, sans qu'on puisse le guérir. c'est comme une épine au creux du cœur qui saigne et qui me fait souffrir. un mal d'amour sourit mon docteur ? existe-t-il un médicament, pouvez vous faire quelque chose, est on malade d'un sentiment ? pour vous, point de pilules roses. on guérit de l"épine, ma foi, en humant longuement d'autres fleurs, ou bien en acceptant son trépas. c'est une si belle épine docteur, les autres fleurs n'ont pas son parfum, et aucune autre n'a sa couleur elle est vraiment aimable en tout point elle n'est croyez moi que du bonheur. c'est une jeune épine voyez vous, et mon pauvre cœur semble si vieux j'ai parfois l'impression d'être fou, de rêver encore au merveilleux vertige de l'éblouissement quand sa piqûre dans mes veines, fouettait mon âme de son printemps. oh docteur comme j'ai de la peine, que vous ne puissiez pas me guérir… il y a bien une solution, révéla l'aimable praticien. seul l'amour peut ôter son poison de l'épine, qu'il n'en reste rien. priez que son amour se fiche ailleurs. ainsi seule une cicatrice restera de l'ancienne douleur. certes docteur, mais cette douleur, une fois guérie deviendra-t-elle un manque immense, sans saveur ? car je rêve au sein de ses ailes, et sans rêves je ne suis plus rien, pour moi même et pour les autres. Hochant le chef, le vieux médeçin me dit; vous êtes un drôle d'apôtre. prenez garde aux maléfices de ces amours impossibles tirez leçon de ce sacrifice, choisissez des amours plausibles. voilà, vous ne m'y reprendrez plus, la prochaine fois ce sera payant. Et dans la froidure il disparut, inutile et bien incompétent
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Etrange fête pour nous deux. Des flonflons joyeux résonnent. Les filles ont garni leurs cheveux, De couronnes fleuries d'automne. Nous grimpons sur un ancien jeu. Il semble très vieux tout en bois, On ne peut y monter qu'à deux, Il faut prendre garde à ses pas. On se sourit comme autrefois, Je t'enlace et nous valsons Sur la surface qui s'accroit ! Est-ce magie ou déraison ? Longeant d'un grand chêne le tronc, Un doux baiser nous réunit: Autour d'un axe nous montons. Le sortilège se poursuit Nous voici dans les frondaisons. Plus de joyeux tintamarre, Immobiles nous demeurons. Ce soudain silence est bizarre. Je croise tes yeux inondés D'un vif chagrin inattendu. Tu me dis des mots insensés J'entends que tu ne m'aimes plus. A travers nos larmes, tes yeux N'ont jamais été aussi beaux: N'avons nous pas été heureux ? Tu m'enlaces sans dire un mot. Soudain sonne une gaïta, vibrante d'une mélodie De la galice tout là bas Poignardant l'amour démoli. Puis la voix de la chanteuse Griffant mon âme et ma raison… Je m'éveille, bouche pâteuse. Mes yeux sont secs, mais mon cœur fond. La galicienne tout en moi Continue sa sérénade Mais tu pleures, debout mon gars ! Sors enfin de cette panade. J'ai peur...que vas tu me dire A ce futur repas promis ? Tu vois la nuit je délire, Et songe que tout est fini. M'attendras tu comme un ami, Souriant des amours mortes ? Et moi à mon amour transi Pourrais je fermer la porte ?
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tu n'es rien ça c'est bien vrai bon à rien, à tout mauvais. pantalon louche portes-tu une couche sur ton c.l ? ton crane nu un vrai chimio non tu t'es vu ? un rigolo. c'est mon fric que tu veux ? mais le hic hé morveux j'ai nada... un portable d'autrefois pas banquable. vas y ouais continue t'es un vrai trou du c.l ah mais le con y m'a planté une lame à fond je vais crever...
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Pendaisons des chatons de noisetiers guettant la brise pour les féconder. Ajoncs aux senteurs de noix de coco, bardés d'épines pour l'ancien assaut des chèvres et des moutons en liberté… Plus de landes, mais pins dégingandés, aux tapis d'aiguilles couleur sépia. Bourdons précoces sur le mahonia, ruisselant de ses fleurs enivrantes. Masque de fragrances entêtantes, du daphné poison aux fleurs étoilées. Aux détours des vignes, les jets d'osiers flashant la nudité hivernale des ceps taillés à la saison glaciale. Blancheur imprudente de l'amandier, bel ignorant des tardives gelées. L'extase exotique des mimosas d'Océanie se jouant des frimas. Les abeilles ébouriffées se posent sur la bruyère déjà éclose. j'aime vos persistances timides, vos survivances aux froids humides… Que vous êtes belles, ô floraisons aux clairs redoux de nos hivers bretons
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Blog mis à jour le 10/06/2023 à 08:33:12
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