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Radieuse,belle,majestueuse et fière, tu es mon amour,ma passion quand le printemps ravive tes couleurs, je te fixe puis je confonds ton parfum au parfum de ma mère. Eperdu,je sombre dans l'abîme de tes nuits si douces,enchanteresses et quand l'aurore épouse tes cimes, tandis que de mon coeur,ô déesse, lentement se détache la rime, la brise de tes matins ensoleillés enlace longuement mon âme et caresse ta terre brunâtre...romance inachevée. Alors sur tes montagnes fumantes toujours, de sang, et de fer,et de flammes ridées, mon coeur,tendrement,y estampe l'amour, sous mon regard de souvenirs voilé, car hier,moi,l'enfant, j'ai longtemps gambadé dans tes près verdoyants , j'ai longtemps contemplé tes profonds paysages ; car sur tes fleurs,sur tes roses que l'azur de soleil arrose, j'ai connu mon visage, Algérie. MD.Feddaoui -Annaba,16 avril 1974- |
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Je te regarde,tu me regardes, et dans tes yeux étincelants comme les feux d'un port, quand pointe l'aurore, je te vois. Tes pensées sont les miennes, reine des reines, amante sublime que j'aime, quand je navigue sur tes flancs, quand j'explore tes contours profonds sous les indescriptibles murmures d'un plaisir fou qui enveloppe ton âme, en flammes. Au-delà de l'amour, dans l'ouragan éternel des amants, je te ferai revivre ton passé ivre, et plus encore, je te ferai voir ton sort, dans le monde diffus de la volupté. Sur tes joues roses, que farde la soif du plaisir qui coiffe ton front clair, je te laisserai le souvenir ineffable,intarissable de ma main qui moule ton rein et qui connait chaque coin de ton corps qui geint Je ferai jaillir de ton ventre creux qui se meut les flammes rebelles de tes fantasmes charnels, mais ne pense pas à demain car demain n'est pas sûr et sur mes moites mains goûte,ô âme infidèle,solitaire, l'élixir des plaisirs de la vie éphémère! Hotel-Impérial - Paris,janvier 1983 |
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Moi,de mes huit frères,je suis l'aîné, j'aime les quais,j'aime les rives; mon bateau sillonne la méditerranée et comme c'est moi le timonier, je ferai tout pour qu'il dérive, en pays basque,vers ce petit port, là où les monts épousent l'aurore. Car,vois-tu,ma belle "éden", faut qu'il se repose un capitaine, souvent l'équipage lui fait des siennes surtout quand il est au"féminin". Je profiterai alors de mon quart de veille pour lui enlever la bague de l'orteil, lui faire comme-ça un petit câlin, puis caresser, au dessous des hanches, cette peau si douce,ces traces blanches que laisse l'été son maillot de bain. Moi,je suis l'artiste,je suis Mohamed, j'ai grandi loin de mes parents, je m'essayais aux vers,je parlais au vent et ma grand-mère,la maman d'Ahmed, qui avait aux joues des tatouages, qui était sévère,qui était très sage, quand elle me serrait doucement la main, quand elle me tendait ce bout de pain, m'apprenait à lire tous les messages. C'est pourquoi,ma chère chimère, s'il faut la faire cette drôle de guerre où deux égoïstes croisent le fer, à ton mousquet qui point ne rate, j'alignerais mon arquebuse et même l'épée de mon aïeul! elle est si fine,elle est si plate qu'elle fend,d'un coup,une cornemuse ! Je fus chaudronnier,je connais la meule , le chalumeau,la bouteille d'acétylène , le bruit strident de l'outil qu'on affûte j'ai forgé le fer,j'ai plié la tôle mais j'ai aussi,mon capitaine , visité hadley Chase , sa culbute Monsieur Zola, son"assommoir , Saint-Lazare , ses chauds trottoirs, les chambres roses de la place d'armes et ce vin doux des Montserrat désemplissait mon âme des larmes. Je rêvais d'armure,rêvais de glaive. Qui t'a donc dit,mon capitaine , toi qui te parfumes à "l'Ode-au-rêve" que j'aime,moi,qu'on me cajole ou que si l'envie,un jour,me prend d'éviter tous ses tourments, je souhaiterais qu'on me retienne ? (sept.2002)
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Ouenza,tu m'es si chère,j'ai fait toutes tes routes, je ne peux plus aller,je ne peux plus partir! j'ai traîné sous tes ciels,j'ai crié sous tes voûtes ! je me tends vers le jour et je vois sortir ton masque sans regard qui roule à ma rencontre, tandis que le convoi des jours semble brûler tes décombres, semble cracher un repas d'ombre sur d'autres ombres,dans les tas de fer où rumine la nuit.... Ville de fiel,orgues brumeuses, je n'entends plus gronder dans ton souffle l'espoir ! que me soufflaient tes vents? que me traçaient tes signes à l'heure où les maisons s'allument pour le soir ? Ruche du miel amer où les hommes,innocents,aux mains sales, torpillent leur chair contre les vieux villages !... salve éternelle qui défait et refait les visages ! sombre ecole du soir,sombre ouenza ! Ouenza de ma jeunesse,de ma solitude que l'orage saluait parfois longuement! j'ai longtemps connu tes regards,tes rampes, tes cris froids,tes longues attentes ; j'ai suivi tes passants ,j'ai oublié mon départ..! Debout contre un pilier,j'ai pleuré tes remparts, et c'est au moment de buter contre un trottoir, à l'heure où il faudra renverser la vapeur, que j'embrasserai,sur ta bouche carrée, le masque ardent et dur qui prendra mon empreinte, dans une dernière étreinte, dans un long cri d'adieu de tes portes qui me sont fermées à jamais. RIVAGE33/GML ANNABA 24 AOUT 1976
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Sous le ciel gris,la languissante pluie, quand le vent chante sa plainte hivernale et le deuil,opiniâtre et glacial, estompe les étoiles,les arbres,les longues nuits, je revois ton visage d'antan, triste parfois,parfois souriant, je revois nos jeunes années d'autrefois, nos courses affolées,nos gambades dans les bois, et ce ruisseau qui reflète, dans sa course secrète, nos premiers rêves d'enfants.... Quand le soleil d'été,éclatant,torride, se mire dans le serein ciel bleu et la suffocante chaleur,piquant les yeux, étouffe sainte-barbe,son air,ses ruelles vides; quand la mine qui tressaille, sous ses larges entailles , sous ses décombres,ses tas de fer, nous renvoie chaque matin sa poussière, j'entends nos paroles matinales, nos injures sans raison, je revois nos disputes banales, nos belles,si belles saisons ! et cet amour infini, qui était toute ta vie, plein de rêves,de lumière, que caresse l'horizon, là-bas gravé sur les pierres, en fermant mes paupières, m'envahit longuement....! alors rejaillit le souvenir de cette école,de chaque coin, de tout ce que tu as pu offrir, comme cet espoir qui nous fit frémir sous le soleil d'un beau matin.... annaba,16 janvier 1976 |
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