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J'ai traîné dans la vie Et j'ai longtemps souri Mais on m'a longtemps menti Et j'ai enfin compris Que la beauté se chiffre en fric Que l'amour est utopique Que le respect est au plus radin Que l'honneur est aux assassins J'ai changé de pays J'ai quitté mes amis J'ai cherché la lumière Au cœur de mes congénère Mais la sagesse est rentabilité La création, s'appelle mode La poésie est dans la lune Et la lune un astre mort J'ai fait plusieurs métiers Vu bien des gens convaincus Lancé quelques idées Aidé bien des inconnus Mais le travail est prostitution Les rencontres sont masques de cire Les idées pour de lointains avenirs Et le généreux est un con J'ai lu quelques beaux livres Et j'ai vu bien des films Beaucoup de gens nous disent Que tout change aujourd'hui Mais le progrès est pollution Education est pour l'usine Liberté s'exprime en prison Fraternité pleure sous les cannons J'ai connu des politiques Des gens pleins d'idéal J'ai compris des philosophes Et connu des religieux Mais chaque parti a son fusil Chaque idéal est une guerre Philosophie est solitaire Et le croyant est moraliste Je n'aime pas voler Je n'aime pas mentir Je n'aime pas tricher Je cherche la cohérence Mais sans vol tu restes un clochard L'honnête se fait plumer Le tricheur est sur de gagner La pureté est internée J'ai vu des pays sans frontière Que quittent d'étranges navires Vers des forteresses de mystères D'imaginations en délires Mais connaissance est souvent maudite Les initiés ne s'inspirent qu'en symboles Bien des sociétés sont interdites La vérité n'a pas d'école Je peux vous conter des histoires Vous mener dans les joies de l'enfance Vous faire vivre ces grands soirs Dans l'amour des grandes espérances Mais l'enfance vous est puérile Le coeur est dans son coffre fort L'amour n'est que puissance virile L'espoir un gros effort Je veux chanter plus fort que la foudre Plonger dans l'océan de tempête Faite l'amour avec la terre m'arroser de blé Me laver aux plus grandes cascades Je n'ai que deux bars pour vous caresser Qu'une bouche pour vous critiquer Qu'un cul pour vous emmerder L'imagination pour vous consoler Je veux danser avec Shiva Je veux boire avec Bacchus Je veux rire avec le Diable Je veux aimer dans les bras de Vénus Mais les idoles sont oubliées Les prêtres sont intolérants La science se prend pour divinité Dieu doit se sentir non croyant Je suis né dans une douce famille Eduqué par de sains lycées Un curé pour savoir penser Et l'armée pour m'apprendre à vivre Mais mon père m'a dit des utopies Mon prof des inutilités Mon curé sur de ses absurdités Mon chef de dangereuses folies Je peux offrir beaucoup de fleurs Vous couvrir de mille douceurs Vous faire visiter tout un paradis Vous faire entendre les musiques de la vie Mais ne me demandez pas plus Que ce que je peux donner Je suis comme la vie la voulue Sincère mais pas sainteté Je rève de mille existences Dans chacune tourner une page De c |
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Tout fripé de sa nuit, squattée dans la ruelle, Il est venu pour un besoin si naturel Qu’aucun de nous n’en peut ignorer l’exigence Que tous devons satisfaire avec diligence Que l’on soit anonyme ou respecté héros Mais, la dame des lieux, veut son demi euro Comment voulez vous qu’il puisse dégager Tant d’argent celui qui déjà peine à manger Immigré, méprisé, rejeté, S.D.F. Pourtant ces lieux, conçu par la S.N.C.F. Je les croyais service offert sur les transports Mais pour les comptables, pas de petits rapport Instant violence en ce regard lourd de colère Va-t-il forcer, l’accès vendu par ce cerbère ? Scandale ! police ! au cachot pour finir Et là enfin pouvoir pisser, manger, dormir Heureusement, il est parti, Dieu soi loué Peur de l’exil ? la loi ne fut point bafouée Mais le flot des partants, gardera en mémoire, L’ignoble odeur subit aux recoins d’une gare.
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Avez vous vu ? L'enfant qui pèche un papillon Tombée dans la fontaine Avec une plume Avez vous su ? L'enfant qui viens dans le giron De maman dire "je t'aime" Offrant une plume Avez vous lu ? La lettre d'amour du garçon Qui devient poème Sous sa plume Avez vous bu ? Le vin servi par l'échanson Dans du cristal de bohème Léger comme plume Avez vous eu Le petit paquet mignon Ouvert avec peine Porte plume Avez vous cru A l'histoire du forgeron Qui frappe et forme sans peine Sur son enclume Avez vous du Pincement de compassion Tuer l'oie de Noël Que l'on plume Avez vous pu Rèvé d'être papillon Survolant la plaine Comme une plume Avez vous tu Tous vos doutes de garçon Quand votre nouvelle reine Se déplume Avez vous nu Plongé dans le Verdon Gouté son eau sereine Qui vous remplume
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Deux filles quatre gars affalés dans un bar Ecoutaient des accords de guitare Un piano chantonnait au hasard Un air un petit peu bizarre Fatigué du travail journalier La tête rêvant de ne plus penser Un peu de rythme pour faire danser Quelques notes décontractées Les cordes vibraient une douce chaleur De vivre dans devoir y penser Les yeux se fermaient comme des fleurs Que le soleil a trop aimé Peu à peu s'éteignaient les bougies Peu à peu s'ouvraient les cœurs Pour ne plus être qu'une seule vie Souriant autour d'une même lueur Les mains caressaient un ruisseau d'accords Descendant un frisson dans le cou Une douce fatigue enivrait les corps Comme d'avoir bien fait l'amour AU plus profond de la ville endormie Une rue brillait sous la pluie Ce café habillé de vieux Battait d'un sang merveilleux Deux filles quatre gars affalés dans un bar Ecoutaient des accords de guitare Un piano chantonnait au hasard Un air un petit peu bizarre
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Un beau staphilocoque doré Locataire d'un lieu mal famé Vit un jour s'introduire surprise Un membre inconnu dans son repaire Entrant par la porte de derrière Une intrusion fort peu admise Voilà ma chance de convoler Enfin de me payer des vacances Garnir mon curriculum-vitae D'étendre plus loin mon influence Avec cet étalon de passage Qui aimait tant le marivaudage Ce curieux visiteur bienveillant Etait certainement fort crédule Prendre en selle ce beau sans scrupule Car il l'admis sans mettre de gant C'est ainsi que l'ami de l'ami Se révela être un ennemi Chevauchant cette noble haridelle Il pénétra nombre citadelles Même introduit dans des trous perdus Culbutant son plaisir trop ardu Laissant pleins de petits souvenir Qui en tout ports vont se reproduire Quel délice il se sentait renaitre On le vit aller se pavaner Jusqu'au point de vouloir apparaître Sous un microscope de clinique N'arrivant plus à l'éliminer Même à doses d'antibiotiques Moralité Ce n'est pas parce qu'il est doré Qu'il faut laisser staphylo errer
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