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C’est un bébé qui crie quand devant lui surgit Le visage d’un vieillard ridé parcheminé. S’agit-il d’un tyran ? Mais non, c’est son papy Et moi je suis celui qu’on nomme nouveau né. Et puis j’ai eu dix ans, première cicatrice Qu’on m’a fait dans les murs d’une austère clinique. L’auteur avait encore un âge canonique, Pas besoin d’être jeune pour un pauvre appendice. Vingt ans c’est un bel âge, sauf pour les ménisques Lorsque l’on a vécu sans mesurer les risques. Retour casse hôpital, entre des mains comment ? Pas d’un jeune premier ? Celles d’un vétéran. Et le temps a passé et les années aussi, Cinquante ans le bel âge, on peut dire ça ainsi. Aux artères bouchées, il faut une réponse Et ce n’est plus un vieux qui vous fera l’annonce. Cinquante ou soixante ans monsieur le chirurgien, Vous vous avez trente ans pour dire ça va pas bien. C’est peut-être vieillir quand jeunesse vous dit Je vais vous réparer jeudi ou vendredi Je vais confier ma vie à une belle jeunesse Puisque je suis rentré dans une tendre vieillesse.
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• Je traverse sans bruit tous les arpents de lune • Incapable d’unir mes paupières si lourdes. • Ma nuit s’annonce longue, là est mon infortune, • Le calme ne vient pas tant la douleur est sourde. • Ma douleur n’est rien, la tienne m’est cruelle, • Contre elle je n’y peux rien, sauf prier le ciel. • Je veux bien à genoux au fond d’une chapelle • Implorer tous les saints ou les anges pluriels. • J’ai je crois bien caché, tout au fond de mon âme, • L’étrange solution que je voudrais t’offrir, • Elle soignera tes peines et les bleus de ton âme • Elle a pour nom amour, et elle peut te guérir. • Je vais fermer les yeux sous les rayons d’argent • D’une lune trop blanche haut dans le firmament. • Je vais fermer les yeux pour mieux rêver de toi • Quand l’esprit et le corps laissent parler l’émoi.
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Je ne sais plus écrire, on m’a volé mes mots. Si ils ne coulent plus, qui a mis le garrot ? Personne me direz-vous du mal en est coupable, Seul je dois faire l’effort, mais en suis-je capable ? Et si un mécréant, chirurgien demi-dieu Détournant mon artère avait tué ma muse ? C’est depuis ce temps la que mes vers sont boiteux. Peut-être bien j’abuse à trop chercher l’excuse. Mais aujourd’hui il faut que j’écrive à nouveau, Au moins une bluette comme un joli cadeau. En ce jour de Mai rien ne serait parfait, Si un vers une rime à ce jour manquait. Je creuse ma cervelle pour dire mademoiselle Que votre anniversaire fasse mille étincelles.
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A, B, C, D mon alphabet, mes lettres mots Je serais orphelin sans E, sans I, sans O. Du A jusqu’à la fin, sans Z pas de Zorro La vie commence en A aux becs des marmots. Les mots sont une chose pour écrire la prose Le poète les maries pour parler de la rose. Sans lettres donc sans mots aucune apothéose La vie serait c’est sûr évidement morose. Il reste bien le chiffre, le nombre, le numéro De l’infiniment grand ou même du zéro. La lettre est pionnière, revenons au marmot Point de deux ou de trois plutôt A, E ou O. Le chérubin marie voyelles et consonnes Le chiffre doit attendre avant que son heure sonne. Un chiffre ou une lettre ou donc est le concept A vous l’ultime rime et si c’était le sept. Mariez donc les chiffres avec de riches lettres Et envoyez les moi au dos d’un mandat-lettre.
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Pêcheurs, chasseurs de lune, mais jamais prédateurs Nyctalopes avant tout, ils étaient des seigneurs. Pour la marée chaussée, ils étaient maraudeurs Mais simples fournisseurs pour les restaurateurs. Quand le préfet voulait à table faire banquet Avec quelques notables triés sur le volet. C’est le pêcheur de lune qui sortait des eaux vives Les truites farios, nerveuses, combatives. Il était braconnier quand les élus du clan Devenaient délinquants pour croquer l’ortolan. Monsieur le Président caché sous la serviette Ou le premier ministre, ne laissaient pas de miette. Pêcheurs, chasseurs de lune ou braconniers des dieux Ils étaient des artistes mystérieux, malicieux, Prélevant au jardin, celui de la nature Juste le nécessaire, jamais la démesure. A la table de Pierre, ils fournissent les dieux Là, même les gendarmes sont miséricordieux. Le bruant ortolan est une espèce protégée en Europe. Sa vente est illégale en France. Capturé à la fin de l'été aux matoles les gascons continuent de l'engraisser pendant plusieurs semaines exclusivement au millet blanc. Ils sont délivrés de leurs pièges pour succomber à un véritable coma éthylique, en effet, on leur plonge le bec dans un verre d'armagnac, ils étouffent, avalent une gorgée en cherchant à respirer, ils expirent en s’imprégnant des parfums de l’alcool. Les Ortolans, sont dégustés d’une manière traditionnelle, cachés sous une serviette pour ne rien perdre du fumet et des saveurs, ils sont croqués d’une bouchée, tout entier os compris qui fondent sous la dent comme un bonbon. Peu de gens sont coupables de nos jours de perpétuer ce délit. On prétend qu’Alain Juppé est un amateur d'ortolans, comme l'était François Mitterrand.
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Blog mis à jour le 04/06/2023 à 09:19:18
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