Retournerai-je un jour sur cette colline, surplombant un village aux longs toits montagnards cerné de sentiers aux pentes assassines. Car au fond des artères, mon temps se fait tard Alors je marcherai vers cette chapelle, à l'ombre d'un arbre que nous avons blessé. Prenant à témoin de nos amours fidèles son écorce, à la pointe du couteau gravée. A présent loin du tronc et son écorçure, j'ignore s'il a effacé par sa guérison nos rires, nos baisers lancinantes blessures. Chêne, érable, j'ai même oublié son nom. Non, je n'irai point; depuis j'ai assez pleuré Je lui en veux encore de son bel ombrage qui n'a pas su longtemps notre amour protéger, malgré notre signature en son hommage. Sa propre fin,sera-t-elle d'être tronçonné? Le brutal arrachement de la tempête ? Ou la foudre des soirées chaudes de l'été ? La bûche de nos gravures sera prête. Je ne serai plus ici bas depuis longtemps, et réunis dans sa chaleur et sa fumée, nous tousserons enfin ensemble en souriant, au néant de nos traces humaines carbonisées
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