Le Séducteur
Une jeune femme affirmait que si un séducteur l'entreprenait lors d'une soirée, elle s'ingénierait à ne pas lui céder. - "S'il pense qu'en deux ou trois heures, il pourra me séduire de façon à ce que je lui tombe dans les bras, vous pensez bien que j'arriverai à le décoder et à ne pas satisfaire ses envies. " Lourde erreur, cette jeune femme confond le séducteur avec un vulgaire dragueur : le propre du séducteur-opportuniste est justement de ne pas séduire directement. Le séducteur ne demande rien, ne sollicite rien, ne propose rien... On le lui offre. Le séducteur, en contrepartie, apporte l'essentiel : une atmosphère. Il crée autour de sa "proie" un ensemble d'ondes positives, il est prévenant sans être étouffant, il est charmeur, sourit beaucoup, mais n'utilise absolument pas les méthodes du dragueur banal. Ses attitudes sont tout simplement sympathiques, sans connotation ni sensuelle ni (et surtout) sexuelle. La différence entre dragueur et séducteur, c'est le temps. Le dragueur veut du résultat, tout de suite, il achète. Le séducteur, lui, se fait acheter. Il se vend en quelque sorte... Sans se vendre... Il donne à "l'autre" l'envie de l'acheter.Le temps joue pour lui
Quand le dragueur ne peut arriver au résultat prévu, au bout d'un moment, il abandonne. Le séducteur, lui, prend tout son temps. En effet, cette notion de temps n'existe pas pour le séducteur. Il peut attendre, il a déjà ce qu'il lui faut (nous y reviendrons) ; il peut attendre un mois, un an, voire plus ; il sait que s'il le veut, au moment où il le voudra, il lui suffira d'accélérer les pensées affectives, les rendre plus percutantes, plus perceptibles et "l'autre" tombera dans ses bras.Le séducteur est sincère
- Le séducteur, malheureusement pour l'objet de son attention, est totalement sincère. Il est de plus d'un naturel désarmant.
- On ne peut déceler le jeu du séducteur, étant par essence quelqu'un qui réagit intuitivement, sans calculer.
- Le séducteur se moque de lui-même et des autres. Il possède à un haut degré le sens de la dérision.
- Le séducteur n'a pas besoin de tactique, il est séducteur comme d'autres sont blancs ou noirs. Il est. C'est un état.
- Il n'a pas de regret s'il ne réussit pas, n'ayant pas de challenge, de finalité, de résultat attendu...
- En fait, on en sait très peu sur un séducteur : il est discret sur ses amours, ses passions, son passé, son avenir.
Le puzzle
Imaginons un puzzle. Vide. En dessous est stipulé, en lettres de feu : JE L'AIME. Mais rien n'existe encore sur cette surface représentant "l'espace sentimental" de la personne convoitée. Le séducteur, patiemment, va poser des pièces sur ce tableau. Tranquillement, il va composer l'image qu'il veut faire apparaître, comme il le veut, car le résultat, il le connaît déjà. Tout est prévu. Il va donc poser une pièce, puis une autre, et encore une autre, tout en observant le résultat que ces pièces vont produire sur l'autre. En général, ce sont des images intéressantes mais neutres : sympathie, curiosité, ouverture d'esprit, attention, humour, sensibilité... des pièces qui ne portent pas à conséquence, qui n'apportent pas plus que cela suppose. (une relation de bon ton, rien de bien dangereux ? !)Un climat de confiance
L'important, pour le séducteur, c'est la confiance : la personne convoitée se trouve devant quelqu'un s'intéressant à elle, mais ne l'agressant en aucune façon, sans chercher à l'asservir, à l'étouffer. Détaché, courtois, ne transgressant en aucune façon les règles élémentaires de la bonne éducation. La personne convoitée ne va découvrir que cette personne est devenue importante, indispensable, qu'au tout dernier moment, quand le puzzle représentera enfin quelque chose. Quand il sera trop tard ? Pourtant, elle a vu aussi le puzzle se construire peu à peu, mais n'y a pas porté d'attention : pour elle, la personne n'est pas dangereuse quant à ses sentiments ; elle pense contrôler, considère l'autre comme un copain, un ami, une relation. Longtemps, elle l'a trouvé intéressant, sensible, charmant, déraisonnable ; elle considérait cette personne attachante mais n'a pas conscience de ce qu'elle peut devenir pour elle, en tout cas pas ce qu'elle découvre tout à coup : elle est très attirée. Même si elle est abordée de façon naturelle, décontractée, la jeune femme peut effectivement se méfier dans un premier temps : la femme connaît la musique, et se méfie de toute approche... Mais cette méfiance instinctive disparaîtra vite : Le séducteur occultant toute velléité de résultat, il ne sera demandé à la personne convoitée aucun rendez-vous ultérieur, elle le sollicitera d'elle-même ; aucun numéro de téléphone, elle le lui donnera naturellement, et ainsi de suite...Il a déjà ce qu'il lui faut
Imaginons le séducteur un 1er janvier au matin. Il est seul. Il rencontre une (nouvelle) proie le soir, lors d'une réunion, ou d'une soirée, peu importe. Rappelons qu'il va rencontrer cette personne (dont il ne connaît rien, qu'il n'a jamais vu, dont il ne soupçonnait pas l'existence) tout à fait fortuitement. Il ne savait absolument pas, une minute avant cette rencontre, qu'il allait se trouver en présence de celle-ci. Nous pouvons donc supposer qu'il n'était pas préparé à séduire ce soir-là... En réalité, il se trouve que le séducteur est toujours prêt. Il n'a pas à changer d'attitude, à s'inventer un personnage enjôleur, il est NATUREL. Et s'il est séduit par cette rencontre (la jeune femme est charmante) il n'en montre rien ; rien ne passe dans son oeil que de l'intérêt sympathique, nullement de la convoitise. (la femme voit en effet immédiatement dans l'oeil de son interlocuteur l'intérêt, sexuel notamment). Et pourquoi n'a-t-il pas dans son regard cette convoitise si gênante, c'est parce qu'elle n'existe pas. Il contrôle en effet totalement l'envie qu'il a d'elle. La différence essentielle entre un séducteur et un autre, c'est qu'il s'est levé le matin du 1er janvier avec dans son calepin les coordonnées d'une, deux ou trois amies, auxquelles va s'ajouter celle qu'il vient de rencontrer. Et c'est pour cela qu'il n'existe aucune demande de sa part : cette demande n'existe pas chez lui. Il n'a pas besoin d'elle pour se satisfaire sexuellement, ni affectivement d'ailleurs, il a tout ce qu'il lui faut de ce côté.Son attitude
Il la fait parler. C'est tout. Parler de ses passions. Qu'il découvre vite. Il a l'habitude. Elle est férue de... aime par-dessus tout... adore... aimerait passionnément découvrir... C'est tout? Pas tout à fait, mais c'est une des particularités du séducteur : s'intéresser à l'autre, le valoriser, être passionné (il l'est réellement) par la vie, les passions de l'autre. Toute l'attention du séducteur est tendue vers l'obtention d'une deuxième rencontre. Cette deuxième rencontre (qu'il obtiendra facilement) aura pour but de convaincre l'autre qu'elle a tout intérêt à continuer à le fréquenter, car il lui apporte, dans des domaines aussi divers que variés, des éclairages nouveaux, des services (qu'il n'hésite pas à rendre : le séducteur est le contraire d'un égoïste - en surface-), ainsi qu'une vision différente des choses et de la vie. Cette personne aura très vite le sentiment d'avoir trouvé un bon copain, qu'on appelle pour un rien, qui peut nous faire progresser, avec lequel on a envie d'établir de bonnes relations. Le séducteur a franchi la première étape : la confiance.La confiance
En toute bonne foi, la "proie" n'hésitera pas à appeler le séducteur afin d'entretenir des relations qu'elle subodore de haut niveau. Peu importe qu'elle soit prise affectivement, elle présentera le séducteur à son amant (ou son mari, tu suis ?), lui fera découvrir son cercle d'ami(e)s, l'invitera lors de soirées. Le séducteur, lui, tranquillement, marque les points. Jusqu'au jour où... Un beau matin, la femme s'aperçoit, se rend compte, ressent que cet homme, qu'elle connaît depuis peu en somme, est devenu important à ses yeux. Elle est plus qu'attirée, aimantée elle est. Il la passionne après l'avoir intriguée ; il l'attire vraiment après l'avoir amusée un peu. De personnage, il est devenu personnalité ; de relation, il est devenu entité. Elle veut en savoir plus, le découvrir, lui plaire, en lui offrant ce qu'il n'a jamais demandé... Elle désire lui appartenir. Ce sera lui son amant. Elle se dévoile, clairement ou pas, mais elle se dévoile. Il n'attendait que cela, n'est donc pas étonné, reçoit l'hommage avec le sourire. Se dévoile également. Oui, il est attiré par elle, depuis le tout tout début, ne pouvait lui avouer sans qu'il connaisse ses sentiments à elle, sans qu'elle les lui avoue. Bref... Reste les modalités pratiques. Où ? Quand ? Mais là aussi tout est prévu. Il n'y a plus qu'à… Dites-vous bien que s'il ne faut retenir qu'un seul conseil de cet article, c'est celui de "prendre son temps..." C'est long pensez-vous ! Non, car si vous jetez votre dévolu sur plusieurs femmes en même temps, cela va venir très vite. Ouvrez votre carnet d'adresses et commencez ce jour-même. C'est un ordre!Le mot du psy 1) d'accord 2) pas d'accord
1) Le séducteur, vous l'avez rencontré. Vous en avez souffert ou il vous a amusé. Vous vous êtes rendu compte de son manège, ou bien il vous a roulé dans la farine. Dans tous les cas, ne pas confondre le séducteur avec le dragueur qui lui, est détectable au premier coup d'œil.
2) Vous n'aimez pas les méthodes du séducteur. Cela vous énerve de penser que cette personne applique une stratégie qui vous dépasse et ne vous semble pas naturelle. Sachez que qu'il faut séduire tout le monde tout le temps. Apprendre ce " naturel " est essentiel.