djenie à l'idée
| Jounal 99 vus 17/12/2023 Oeuvre Originale Auteur : djenie à l'idée |
dans la brume
une journée de brume s'est invitée alors que les premiers brouillards
habituels de début novembre ont été inexistants.
Pas un rayon de lumière, pas une trouée de bleu, pas un souffle de vent.
A décourager les éoliennes invisibles qui inlassablement clignotent pour indiquer
leur emplacement.
il me faut coucher les poules...je glisse mes pieds dans les sabots plastiques glacés
mais très pratiques pour marcher dans une semi obscurité sur un pré .
Le dit pré est parsemé ça et là de déjections de volatiles et de crottes de mes deux moutons.
Les jolis escarpins ne sont pas conseillés, d'autant que d'authentiques nids de poules
viennent compliquer le parcours.
A l'ouverture de la barrière, les deux "Ouessant" pointe leur nez sombre dans ma direction.
le silence au sein de cette brume qui noie complètement le vallon est étonnant.
Un jour de neige n'aurait pas fait mieux.
Ces demoiselles emplumées ne sont pas encore rentrées. Elles sont tout autant silencieuses
dans le décor assombri . la plus câline fait l'effort de venir dans ma direction...
je balance quelques poignées de blé dans leur enclos. ça s'ébroue à peine, picorant comme
des précieuses.
C'est la blanche qui décide la première de grimper vers leur abri perché: hop une poussée
des pattes, un battement d'aile; la voilà rentrée...
La dominante suit en émettant un genre de grognement de commandement
qu'elle est la seule à connaitre.
La dernière, la plus jeunette, remplaçante d'une soeur emportée par un renard, mégote.
j'ai ramassé son premier oeuf aujourd'hui....alors elle fait la fière.
je l'incite à voix basse "allez ma belle grimpe !" Comme son vol est plus aérien que ses frangines,
elle part direct du sol pour atteindre la petite plate forme de réception....
je referme la petite barrière qui les protège des moutons fantasques....ces deux femelles jouent parfois
aux grands cerfs. Quand elles entrechoquent leurs têtes à grand bruit, les poules se sauvent en battant des ailes.
Je fais demi tour lentement...un froissement léger m'immobilise: un jeune chevreuil fuit discrètement, sa course
assourdie par l'herbage et la mollesse de la terre...
Il était à quelques mètres de moi, tapi dans la haie brise vent....sans son cul blanc je ne l'aurais même pas aperçu.
Il se fond dans le nuage laiteux ....
Je laisse courir mon regard dans cette petite combe où le vert a disparu.... tout est blanc, frais, un puissant sentiment
d'intimité solitaire me traverse. Je ne vois personne et personne ne me voit... protégé par un cocon qui s'assombrit
tout autour ....je souffle lentement une buée qui se fond dans ce tout autour...
Allez, il me faut rentrer.....
habituels de début novembre ont été inexistants.
Pas un rayon de lumière, pas une trouée de bleu, pas un souffle de vent.
A décourager les éoliennes invisibles qui inlassablement clignotent pour indiquer
leur emplacement.
il me faut coucher les poules...je glisse mes pieds dans les sabots plastiques glacés
mais très pratiques pour marcher dans une semi obscurité sur un pré .
Le dit pré est parsemé ça et là de déjections de volatiles et de crottes de mes deux moutons.
Les jolis escarpins ne sont pas conseillés, d'autant que d'authentiques nids de poules
viennent compliquer le parcours.
A l'ouverture de la barrière, les deux "Ouessant" pointe leur nez sombre dans ma direction.
le silence au sein de cette brume qui noie complètement le vallon est étonnant.
Un jour de neige n'aurait pas fait mieux.
Ces demoiselles emplumées ne sont pas encore rentrées. Elles sont tout autant silencieuses
dans le décor assombri . la plus câline fait l'effort de venir dans ma direction...
je balance quelques poignées de blé dans leur enclos. ça s'ébroue à peine, picorant comme
des précieuses.
C'est la blanche qui décide la première de grimper vers leur abri perché: hop une poussée
des pattes, un battement d'aile; la voilà rentrée...
La dominante suit en émettant un genre de grognement de commandement
qu'elle est la seule à connaitre.
La dernière, la plus jeunette, remplaçante d'une soeur emportée par un renard, mégote.
j'ai ramassé son premier oeuf aujourd'hui....alors elle fait la fière.
je l'incite à voix basse "allez ma belle grimpe !" Comme son vol est plus aérien que ses frangines,
elle part direct du sol pour atteindre la petite plate forme de réception....
je referme la petite barrière qui les protège des moutons fantasques....ces deux femelles jouent parfois
aux grands cerfs. Quand elles entrechoquent leurs têtes à grand bruit, les poules se sauvent en battant des ailes.
Je fais demi tour lentement...un froissement léger m'immobilise: un jeune chevreuil fuit discrètement, sa course
assourdie par l'herbage et la mollesse de la terre...
Il était à quelques mètres de moi, tapi dans la haie brise vent....sans son cul blanc je ne l'aurais même pas aperçu.
Il se fond dans le nuage laiteux ....
Je laisse courir mon regard dans cette petite combe où le vert a disparu.... tout est blanc, frais, un puissant sentiment
d'intimité solitaire me traverse. Je ne vois personne et personne ne me voit... protégé par un cocon qui s'assombrit
tout autour ....je souffle lentement une buée qui se fond dans ce tout autour...
Allez, il me faut rentrer.....