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Conte n°6 des Contes de Noël (cuvée 2006)



Voilà des mois qu’il ne quitte plus sa misérable petite chambre.

De longs mois sans croiser d’autres personnes que ses rares voisins.

Cela arrive parfois, bien qu’il prenne soin de ne sortir qu’à la faveur de la nuit.

A ces exceptionnelles occasions, il échange quelques politesses avec eux et s’esquive pour rejoindre son «antre».

Lui vit reclus, dans un silence voulu, le monde l’a trop déçu.

Les mots de ses livres, le net lui suffisent. Magique le net, plus à sortir, Vive les livraisons.

Lui, les saisons, il les voit de ses fenêtres, et, profite du temps de son balcon.

1er décembre, petite laine, sortie quotidienne pour admirer le toit des maisons.

Lui hume l’air. Une voix familière le rappelle à l’ordre « vous avez un message ! »

Lui pense, spam, chaîne, aucune raison que l’on m’écrive, mais, curieux, il vient s’asseoir à son PC, clique sur l’enveloppe

« 1er décembre,

Des jours, des semaines, des mois…
Reclus dans le silence
N’est il pas temps ?
Destinataire inconnu »


Lui se dit c’est une blague

Le 2 voit arriver le même message, idem le 3, le 4, le 5 et les jours qui suivent.

Lui chaque jour hésite, envoi direct à la corbeille ou pas, puis consciencieusement l’ouvre et le lit, ou du moins le relit. Mêmes mots, mêmes places, même expéditeur inconnu.

Inlassablement, chaque jour la voix familière annonce « Le » message.

Le 15, Lui attend fébrilement, les heures passent, rien

Lui, habitué à ce message récurrent, en ressent le manque.

Le 16, « vous avez deux messages »

00.01 - Mêmes mots, mêmes places, même expéditeur inconnu.

00.02 - « N’est il pas temps ? » expéditeur inconnu.

Le 17, « vous avez un message »

Ange gardien, enfin un pseudo… un nom, et toujours la même question « N’est il pas temps ?»

Lui doute, ses livres, son PC… et les autres dans tout ça ?

Le 18, le 19, le 20… même et seule voix pour lui parler, et, annoncer que « Son » message est arrivé.

Lui perçoit le besoin de ces échanges.

Le 21, « Son » message relu, sur son balcon, l’air est doux, son regard ne s’arrête plus aux toits, il se penche, accroche une fenêtre en face, scrute, ça bouge, ça vit.

Le 22, la voix, le message de son ange gardien, sa balade quotidienne sur son balcon. Son regard qui glisse le long de la façade pour s’arrêter sur la rue qui grouille de monde. Des lumières, des voix, des rires, la vie.

Le 23, sans livre, sans pc.

Lui sort de sa chambre en pleine journée, croise ses voisins, s’attarde devant la boîte aux lettres, hésite un moment et remonte à l’étage.

Le 24, Lui est là devant la porte, il ose la pousser.

Lui redécouvre la rue, des visages inconnus souriants, un air de fête qu’il respire.

« N’est il pas temps ? »

A cette question, il se sent enfin prêt à répondre : « Il est temps, que je vive vraiment ».

Et, c’est ce qu’il poste à son ange gardien, sa modeste chambre retrouvée, après de longues heures à flâner au hasard des rues, à s’extasier devant les vitrines, à se gorger des autres.

Lui, son cadeau de Noël, c’est cette cette intrusion providentielle dans sa Bal.

Elle lui permet, enfin, d’admettre qu’il ne peut vivre indéfiniment en retrait des autres.

Qu’importe l’identité de « son ange gardien ».

Lui a maintenant des jours, des semaines, des mois pour vivre pleinement.

A partir de lundi, je vis de carottes et de bouillon
A partir de lundi, je dis adieu au mille-feuilles
Je vire au languide, à l'éthérée
Et les gens me demanderont si c'est bien moi cette femme
Je compte toute calorie, du yaourth
A la pastille de menthe, de la branche de céleri, à la rondelle de poivron
A partir de lundi

A partir de lundi, je joggerais tous les matins
Après mes flexions, mes pompes et mes abdos
Mes récompenses que je comptais en lasagnes
Je les trouverais le jour où je m'habillerais en 38
Je me détournerais des plaisirs infantiles, comme les carambars
Pour savourer le chant des oiseaux et le parfum d'une rose
A partir de lundi

A partir de lundi, je tiendrais tête aux confiseries
et tout, hors un oeuf dur, me paraîtra indigeste
Je verrais disparaître le gras de mes cuisses... et le flasque de mes bras
Mes joues se creuseront, mes côtes pointeront
Et l'os de mon pubis émergera pour la première fois
En hommage à ma totale abstinence
A partir de lundi

Mais mardi, une amie est venue prendre le thé, en apportant un cake maison
Et mercredi, j'ai du stopper le jogging... à cause de mon dos
Jeudi j'ai lu dans un journal que le jaune d'oeuf m'encrassait les artères, et me menait à l'infarctus
Vendredi on dînait chez les Toumoux... elle met de la crème partout... et fait la tête si on n'en reprend pas
Samedi soir, on amenait les enfants à la fête, j'ai demandé un Vittel mais il n'y avait que du coca
Dimanche mon estomac rampait sur ma ceinture
Et pleine haine pour moi-même... j'ai pleuré à pleines chips
Mais je refuserais de croquer ne serait ce qu'une seule frite...
A partir de lundi



- Je te tends la main
- Qu’as-tu à m’offrir ? Pas de mépris, pas de pitié.
- Confiance, je vais t’aider… ne me lâches pas surtout… je ne te retiens pas, je t’offre mes sens, le sens de la vie
- Par où le prendre ?
- je te tends la main


Réflexion faisant suite au post de la chanson "Everybody Hurts" sur le fil "Pourquoi pas z'ici"


Bien sûr que tt le monde souffre... parfois.
Certains pleurent ou pas.
Mais dans c'est moment là, les autres ne compte pas.
On n'est bêtement replier sur soi.
Sans se réjouir du mal des autres, c'est bon de lire que tt le monde souffre... parfois.
M^me si l'on sait que certains pleurent et d'autres pas.



Voilà le texte original, découvert ce soir au hasard d'un rangement de très vieilles choses
Il date en fait de juin 1980… un essai bien maladroit... m'enfin j'étais jeune


Certaines filles sont belles
Un don de la nature ?
Elles savent s’habiller
Se faire désirer
Elles ont tout pour elles
Et puis il y a les autres.
Dans l’anonymat

Celle que l’on ne regarde pas,
Celle qui est seule
Elle devient un « ami » pour les gars du quartier
Et pour tous c’est « lui »

De son allure naturelle
Elle fait un bouclier

Elle cherche le mot pour plaire
Elle cherche à s’affirmer
Elle devance les « vannes » qui lui sont destinées
Pourtant jamais elle ne fait voir
Combien elle est touchée, vexée
Un homme ça ne pleure pas !?
Ça à sa dignité
Alors elle se domine
Lance une boutade

Quand elle rencontre les autres,
Elles sont différentes
Elles parlent de mode, elle est indécise
Elle n’est pas méchante, elle est simplement différente

Pourtant un jour, elle a voulu changer
Croyant trouver celui qui lui fallait
Elle a été heureuse ?
Mais elles ont bien rit

Elle a su s’habiller, au comble du bonheur
Elle s’est même maquillée
A maigri, à sourit
Heureuse ?

Puis on l’a quitté
Elle s’était donnée
Elle aura donc appris
Qu’en se donnant à l’autre
On ne le retient pas

Alors en quelques mois
Elle est redevenue ce quelle était
Elle a cherché à oublier
Mais on oublie pas un premier amour
« Amour » ?
Oui car elle rejette le mot « profit »
Elle a dût réflechir

Et c’est pourquoi
De son allure naturelle elle fait un bouclier
En fait elle n’est pas méchante
Elle est simplement différente


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