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N°Annonce

Mot de passe

Garder en mémoire




J'ai revu tous ces lieux charmeurs où nous nous sommes promenés
Plein d'amour, l'espace d'un soir, d'une nuit ou d'une journée.
J'ai parcouru les berges de la Seine un soir de pleine lune
Où nous nos cœurs à l'unisson ont partagé leur infortune.

Je me suis allongée dans ce champ de blé où sous tes caresses
J'ai pour la première fois frissonné sous tant de tendresse,
J'ai marché sur ces sentiers entourés de genêts et de bruyère,
Me souvenant ces bruits de la nature et son odeur si familière.

J'ai survolé ces grands déserts d'Afrique, le Namib et puis le Sahara,
Dans ces immensités où j'étais heureuse et comblée dans tes bras,
J'ai revu le soleil se coucher sur la mer qui continuait à me faire rêver
Qu'un jour peut-être tu serais là prêt à me retrouver.



Je l'ai retrouvée avec mes regrets,
Elle était là, elle ne m'a jamais quittée,
C'est une amie fidèle qui jamais ne me délaisse,
Lorsque tu vas retrouver ton amie je la caresse.

Dans le noir de ma vie endeuillée,
Elle m'accompagne de sa présence éveillée,
Chaque nuit elle se faufile sous les draps
Pour m'enserrer entre ses bras.

J'ai essayé de la chasser loin de moi,
Comme le témoin nuisible de mon désarroi.
Mais maintenant j'ai abandonné ce rejet,
C'est la fidèle compagne qui m'a piégée.

Pour toujours nous vivrons côte à côte
Jusqu'au dernier jour elle sera de ma vie despote,
Et lorsque qu'enfin le temps sera venu de l'adieu final,
Nous partirons en souriant vers les étoiles vespérales.



Je voudrais être Dieu, pour faire disparaitre les souffrances,
Transformer toutes les larmes des enfants en éclats de rire,
Donner un toit à tous ceux qui vivent dans l'errance,
Dans ce monde injuste je voudrais la faim à jamais proscrire.

Je voudrais être Dieu pour que chaque jour le soleil brille
Dans le cœur du nanti comme dans celui du pauvre,
Que l'injustice arrête d'étendre son manteau de guenille,
Et que stoppent les fusils qui dans les rues sèment les cadavres.

Je voudrais être Dieu pour que soit à jamais banni de ce monde
L'hypocrisie, le mensonge, l'égoïsme et la méchanceté.
Que la franchise, la bonté et la générosité deviennent fécondes,
Et que le ciel uniquement d'amour soit pailleté.

Mais je ne suis qu'une de ses servantes qui chaque matin
Crie sa révolte en constatant la noirceur des âmes.
En voyant des enfants mourir sous les coups du destin,
Sachant que de ces atrocités nul n'en portera le blâme.


Quand tu seras très vieux, te souviendras-tu beau chevalier
De celle qui t'a aimé plus que de raison, avec tant de passion ?
Elle fut ta dame de cœur, qui voguait en rêve avec toi sur le voilier
De l'amour, notre cap: faire de la tendresse notre mission.

Tu fus mon Orphée je fus ton Eurydice, c'est ce que je pensais,
Pour moi tu descendrais aux enfers et de ta lyre tu charmerais Cerbère,
Et Hadès impressionné par la force de ton amour, la vie me rendrait.
Mais cela s'arrêta brusquement et je réalise que ce n'était qu'une chimère.

Comme cette dryade j'ai disparu de ta vue sur une seule parole de toi,
Sans avoir l'heur de revoir ton regard je m'en suis retournée vers les ténèbres,
Où seule ma muse m'accompagne puisque ton chant n'est plus pour moi,
J'erre dans cette noirceur, en attendant que les Ménades ta fin célèbrent.



Orphée et Eurydice d'après Corot (1861)
© Museum of Fine Arts, Houston, Texas.

En allant rêver sur rebord de ma fenêtre où jamais rien ne bouge
Et cajoler ces fleurs chères à mon cœur, les entretenir,
J'ai vu qu'une bourrasque avait arraché mon cyclamen rouge,
Serait-ce un signe du destin pour m'enlever mon dernier souvenir ?

Les larmes ont envahi mes yeux car je voulais le garder toujours,
J'ai regardé en bas cette petite plante saccagée par le vent,
Et je suis descendue pleurer sur ces pauvres vestiges de mon amour,
J'ai ramassé ces fleurs toutes disloquées très tendrement.

Puis j'ai reconstruit ce beau bouquet dans sa nouvelle maison,
J'ai nettoyé ses feuilles, je l'ai abreuvé pour qu'il sache
Combien il m'est précieux et combien je l'aime plus que de raison.
Maintenant il trône fièrement tout fier dans son attache.

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