AIDE-MÉMOIRE
Hépatite B - risques, épidémiologie, vaccination :
actualisation des connaissances en France
6 mars 2000
Risques liés à l’infection par le virus de l’hépatite B (VHB)
L’hépatite B est une maladie potentiellement grave en raison d’un passage à la chronicité dans 2 à 10% des cas avec des risques d’évolution vers une cirrhose et un cancer du foie. L’infection initiale par le VHB est le plus souvent asymptomatique mais peut évoluer, dans environ 0.5% des formes aiguës, vers une hépatite fulminante (le plus souvent mortelle en l’absence de greffe du foie).
Epidémiologie de l’hépatite B en France
Les données du Réseau Sentinelles permettent d’estimer à au moins :
q 20.000 le nombre de contaminations nouvelles qui ont eu lieu chaque année, entre 1991 et 1994 (période qui a précédé la campagne nationale de vaccination dans les collèges). Ces contaminations induisaient chaque année, environ un millier de nouvelles infections chroniques en France. Depuis 1994, les diagnostics d’hépatite B aiguës ont quasiment disparu en médecine générale (moins de 5 en 1998 et 1999).
q 100.000 le nombre de porteurs chroniques du VHB en France.
D’autre part :
q Une mère infectée par le VHB peut transmettre le virus à son enfant (725 à 1500 enfants par an seraient infectés chaque année en l’absence de vaccination à la naissance) [source : Expertise collective « Hépatites virales, dépistage et prévention » Inserm. Mars 1997].
Stratégies de vaccination contre l’hépatite B
q La vaccination des adultes et des adolescents à risque élevé d’infection par le VHB leur confère une protection individuelle. Cependant, l’expérience des Etats-Unis et du Canada a montré que la stratégie de vaccination ciblée sur les personnes à risque évitait une proportion des contaminations insuffisante pour agir de manière significative sur la circulation du VHB.
q L’objectif d’élimination de l’hépatite B - adopté par la plupart des pays - nécessite de maintenir sur le long terme un niveau élevé de couverture vaccinale chez les enfants ou les préadolescents. C’est la raison pour laquelle, en 1992, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recommandé la vaccination « universelle » des nourrissons et/ou des préadolescents à tous les pays (y compris les pays industrialisés).
q En France, la vaccination du nourrisson a été introduite dans le calendrier vaccinal en 1995 (avec un rattrapage chez les préadolescents non vaccinés pendant 10 ans).
q 24 millions de personnes sont actuellement vaccinés contre l’hépatite B. Cependant, la couverture vaccinale chez les nourrissons n’est que d’environ 30%.
q L’intérêt de la vaccination du nourrisson est aujourd’hui confortée par les éléments suivants :
- Excellente tolérance du vaccin contre l’hépatite B (aucune atteinte neurologique n’a été notifiée chez l’enfant de moins de 2 ans).
- Excellente efficacité (le taux de réponse sérologique chez le nourrisson est supérieur à 95% et plus élevé que chez l’adulte).
- La durée de protection contre le VHB est longue (>15 ans) : actuellement, aucun rappel ne semble nécessaire.
- L’efficacité épidémiologique de la vaccination des nourrissons a été confirmée par l’expérience de Taïwan. Résultats chez l’enfant, 10 ans après la mise en œuvre de la vaccination :
Ø
réduction de plus de 80% du taux de portage du VHB,
Ø
diminution de 75% de l’incidence du cancer primitif du
foie.
Article original sur www.invs.sante.fr